La vie, l'honneur, la fantasia
« La troupe s'ébranle. Elle marche au pas, puis l'allure augmente et c'est le galop. Le chef lance un deuxième cri. Les cavaliers se dressent sur leurs étriers et brandissent haut leurs fusils. Le chef donne le troisième signal. De la bouche de chaque fusil jaillit l'éclat de lumière et puis c'est la déflagration, une seule détonation faite de quinze autres, sinistre, effrayante, qui retentit dans le ciel. Arsalom se redresse, hagard, les yeux exorbités. Il porte la main à son cou, titube, pantin désarticulé à la chemise ensanglantée, fait quelques pas puis s'effondre au pied de la tribune. J'avais dix ans. Ce n'est que bien plus tard que j'ai compris pourquoi cet homme devait mourir ce jour-là - et de cette façon ».
Fouad Laroui parle de son livre :
Ingénieur civil des Ponts 1982, docteur en économie, Fouad Laroui est aussi professeur de littérature, romancier, poète, éditorialiste, et critique littéraire.
Son œuvre, à la fois drôle, subtile et profondément humaine, explore souvent les thèmes de l’exil, de l’identité culturelle et des chocs entre les civilisations.
Il a débuté en 1996 avec « Les dents du topographe ». Aujourd’hui, il a à son actif de nombreux romans, recueils de nouvelles et essais, parmi lesquels « Les Tribulations du dernier Sijilmassi» (2014), « Ce vain combat que tu livres au monde » (2019), « Une année chez les Français » (2010) ou encore « Dieu, les mathématiques, la folie » (2018).
Fouad Laroui est reconnu pour son style vif, son humour mordant et sa capacité à mêler réflexion philosophique et récits accessibles. Son écriture, à la fois universelle et ancrée dans le dialogue entre l’Orient et l’Occident, en fait une voix majeure de la littérature francophone contemporaine.
Il a reçu plusieurs distinctions, dont le prix Goncourt de la nouvelle en 2013 pour « L’Étrange Affaire du pantalon de Dassoukine ».